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L’Ukraine sous le feu : frappes sur les synagogues

Alors que les missiles russes frappent les villes ukrainiennes, ce ne sont pas seulement les habitations qui sont visées, mais aussi les lieux saints. En octobre et début novembre 2025, des synagogues ont été touchées à Kherson, Dnipro et dans la région de Kiev.

À Kherson, une munition à fragmentation a explosé juste à côté des murs de la plus ancienne synagogue de la fin du XIXe siècle, où des repas gratuits étaient distribués aux personnes âgées. À l’intérieur — fumée, verre brisé, murs fissurés. Mais le service ne s’est pas arrêté. Les gens allumaient des bougies parmi les débris et priaient pour ceux qui sont au front.

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L’Institut israélien de sécurité nationale (INSS) a déclaré que la série de frappes russes sur les synagogues ukrainiennes ne semble pas être accidentelle. Selon eux, cela fait partie d’une tendance antisémite mondiale qui s’est intensifiée après le 7 octobre et l’invasion du Hamas.
L’Ukraine perd ses temples et ses maisons de prière, et la communauté internationale reste silencieuse. Même ceux qui se disent amis d’Israël préfèrent ignorer les sites juifs détruits.

Le cinéma israélien — sur les écrans du pays agresseur

Et en même temps, à Moscou, s’ouvre le 22e Festival du cinéma israélien.
Du 6 au 9 novembre 2025, les projections ont lieu dans trois villes russes — Moscou, Saint-Pétersbourg et Nijni Novgorod.

Alors que la Russie bombarde les synagogues ukrainiennes, Israël ouvre son festival de cinéma à Moscou (du 6 au 9 novembre 2025)
Alors que la Russie bombarde les synagogues ukrainiennes, Israël ouvre son festival de cinéma à Moscou (du 6 au 9 novembre 2025)

Simona Galperin a terminé sa mission à Moscou et retourne en Israël. L’organisation du « festival » appartient encore à son mandat, elle a raconté:

“ J’ai eu l’honneur et en même temps le plaisir, parfois non sans tension, de servir comme ambassadrice d’Israël en Russie. J’ai fait beaucoup d’efforts pour promouvoir le développement de nos relations, y compris au niveau académique, ainsi que dans le domaine politique et dans d’autres domaines. Même si Israël et la Russie avaient des points de vue différents, nous savions très clairement nous le dire et en même temps essayer de comprendre notre partenaire. C’est là l’essence des véritables relations diplomatiques…

Le travail bilatéral se poursuit et il continuera avec l’arrivée de mon collègue et ami Oded Yosef, qui commencera à travailler au début de la semaine. Je lui souhaite sincèrement bonne chance !”

« Le festival s’ouvrira avec le film du réalisateur Erez Tadmor « C’est un match » — une comédie touchante sur l’amour et le mariage dans la communauté juive orthodoxe. Les spectateurs pourront également voir le film lauréat du 41e Festival du film de Jérusalem — le drame « Id », le participant de la 75e Berlinale « Lettre à David » sur la tragédie du 7 octobre, le rap-musical noir « City », le drame « Show Cabaret », la comédie d’aventure « Les Perdants » et une série de courts métrages.
Le festival se terminera par la tragicomédie « Les Portes fleuries »., – annonce l’Ambassade d’Israël en Russie.

L’ambassadeur d’Israël en Russie Oded Yosef, tout juste arrivé à Moscou, a prononcé un discours solennel:

“.. c’est un grand honneur de vous accueillir à la cérémonie d’ouverture du Festival.
Aujourd’hui, c’est mon premier événement à Moscou. Le cinéma est un pont vivant entre les gens et les cultures..

J’espère sincèrement que le programme du festival servira à renforcer le dialogue culturel et l’amitié entre nos peuples,”

Les mots sonnent bien. Mais derrière eux — le silence sur la guerre, les missiles, les synagogues ukrainiennes détruites.
Le festival est organisé par l’ambassade d’Israël en Russie en collaboration avec le réseau de cinémas Cinema Park et Formula Kino. Au programme — comédies, drames, lauréats de la Berlinale, histoires d’amour, de liberté, et « diversité de la vie israélienne ».

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Mais quelque part entre les salles des cinémas moscovites se perd la vérité sur le fait que ce sont précisément les missiles russes qui détruisent les maisons de prière des juifs en Ukraine.

Agression de la Russie et communautés juives d’Ukraine

L’invasion à grande échelle de la Russie en Ukraine, commencée en février 2022, a tout changé — pour des millions d’Ukrainiens et pour les communautés juives qui vivaient sur cette terre depuis des siècles.
Kharkiv, Odessa, Dnipro, Lviv, Kherson — des villes où les prières en hébreu résonnaient, où des synagogues étaient construites, où la mémoire de l’Holocauste et de la renaissance de la vie juive était préservée.

Dès les premiers jours de la guerre, les organisations juives d’Ukraine se sont engagées dans la défense du pays. Les bénévoles, rabbins, enseignants et leaders communautaires sont devenus partie intégrante de la lutte commune — de la livraison d’aide humanitaire au sauvetage des blessés et à l’évacuation des civils.

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Le grand rabbin d’Ukraine Moshe Asman a transformé la synagogue Brodsky de Kiev en un véritable centre de soutien au front : ici, on accueille les réfugiés, on tisse des filets de camouflage, on collecte des cargaisons humanitaires, on aide les familles des défunts. Asman souligne que la défense de l’Ukraine n’est pas seulement un devoir patriotique, mais aussi un devoir moral des juifs vivant sur cette terre.

« C’est une lutte de la lumière contre les ténèbres. Nous défendons non seulement l’Ukraine, mais aussi la dignité humaine », a-t-il déclaré.

À Dnipro, le rabbin Shmuel Kaminezki a transformé le centre « Menorah » en refuge, hôpital et centre de bénévolat. À Odessa, la communauté Chabad distribue quotidiennement de la nourriture et des médicaments à tous ceux qui viennent — juifs, chrétiens, musulmans, tous ceux qui en ont besoin.

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Mais avec l’héroïsme sont venues aussi les pertes. Les missiles russes ont détruit des dizaines de bâtiments liés à la culture juive — musées, écoles, cimetières. Chaque frappe sur une synagogue n’est pas seulement un crime contre la religion, mais aussi un coup porté à la mémoire même de la présence juive en Ukraine, à une histoire qui a survécu à l’Holocauste et aux persécutions soviétiques.

Une page spéciale — ce sont les soldats juifs des forces armées ukrainiennes. Parmi les défenseurs de l’Ukraine, des milliers de juifs : des soldats ordinaires aux officiers et rabbins aumôniers. Ils combattent en première ligne à Pokrovsk, dans les régions de Kharkiv, Kherson, Donetsk. Beaucoup sont morts en accomplissant leur devoir.

Dans les cimetières militaires d’Ukraine aujourd’hui, des tombes avec des étoiles de David se dressent à côté des croix ukrainiennes et des tridents. Ces symboles sont devenus un signe unique — d’unité, de courage et de mémoire.

Les soldats juifs des forces armées ukrainiennes défendent le pays avec tous — et pour eux, ce n’est pas seulement une guerre pour le territoire, mais pour le droit de vivre sur la terre où leurs ancêtres priaient, construisaient des écoles, écrivaient des livres et élevaient des enfants.
Aujourd’hui, ils font partie de l’armée ukrainienne, du peuple ukrainien et de la douleur ukrainienne.

Contraste moral

Peut-on appeler « pont culturel » un festival se déroulant dans la capitale du pays agresseur, alors que son armée frappe des lieux de prière juifs ?
Peut-on accueillir des spectateurs à Moscou, alors qu’à Kherson et Dnipro, des rabbins déterrent des rouleaux de la Torah sous les décombres ?

Depuis 2022, la plupart des pays civilisés — de la France et de l’Italie au Japon et au Canada — ont cessé de participer aux événements culturels russes. Aucun studio de cinéma occidental n’a envoyé ses films aux festivals russes. Même les projets qui avaient auparavant un statut « international » sont désormais limités à la participation de pays comme l’Iran, la Chine ou l’Éthiopie, etc.
Le boycott culturel est devenu une partie de la réponse mondiale à l’agression.

Dans ce contexte, la participation d’Israël semble particulièrement ambiguë. Un pays dont le peuple sait ce que signifie être la cible de la haine accepte soudainement de participer à la vitrine d’une Moscou « pacifique » — précisément au moment où les mêmes missiles, lancés par cette Moscou, détruisent des synagogues en Ukraine.

Entre diplomatie et conscience

Oui, Israël a toujours construit le dialogue même en des temps difficiles. Et la diplomatie exige de la prudence. Mais peut-on se cacher derrière « l’art apolitique », si la politique détruit des synagogues ?
Peut-on parler de « l’amitié des peuples », quand l’agresseur soutient le Hamas, et que sa propagande attise la haine contre les juifs et les Ukrainiens en même temps ?

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Peut-être que le festival a été conçu comme un geste de bonne volonté. Mais dans les circonstances actuelles, il résonne comme une concession silencieuse.
Il n’est pas surprenant qu’aucun pays démocratique n’ait soutenu cette initiative publiquement. Israël se retrouve seul — dans une salle étrangère, sous des drapeaux étrangers, à l’ombre des missiles et de la propagande.

Mémoire et choix

Quand la Russie attaque les villes ukrainiennes, elle attaque aussi la mémoire — la mémoire commune du peuple juif. Les synagogues, construites au XIXe siècle, ayant survécu à l’Holocauste et aux persécutions soviétiques, deviennent à nouveau des cibles.

Chaque frappe de ce type n’est pas seulement une destruction physique, mais aussi un coup porté au symbole de la présence juive en Ukraine.
Et quand ces mêmes jours quelque part à Moscou, des applaudissements retentissent pour un film israélien, il est difficile de ne pas ressentir de l’amertume.

❓ Une question à laquelle Israël doit répondre lui-même

Peut-on se taire quand des maisons de prière s’effondrent ?
Peut-on organiser un festival dans un pays qui fournit des armes à ceux qui tuent vos citoyens et alliés ?
Et si le cinéma est le langage de l’humanité, où est la frontière entre culture et complicité ?

Conclusion

Le monde est devenu un miroir où chaque action se reflète instantanément.
Et aujourd’hui, ce miroir montre un contraste effrayant :

  • L’Ukraine — dans la fumée et les ruines,
  • La Russie — sous sanctions,
  • Israël — entre conscience et diplomatie.

Un jour, les festivals redeviendront des lieux de dialogue, mais pas lorsque le dialogue se déroule au son des sirènes.


NAnews – nouvelles d’Israël‼️:
Israël ne peut se permettre le luxe de l’aveuglement moral.
Les synagogues détruites par les bombes russes font aussi partie de l’histoire israélienne.
Et tant que des missiles tombent sur l’Ukraine, tout applaudissement à Moscou résonne trop fort.

В то время как Россия бомбит украинские синагоги, Израиль открывает фестиваль своего кино в Москве (с 6 по 9 ноября 2025)
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