- novembre 18, 2025
- 12:53 pm
- Israël
Cinéma ukrainien sur l’écran israélien
En novembre, Tel Aviv redeviendra un pont cinématographique entre Israël et l’Europe : dans le cadre du festival « Cannes à Tel Aviv », qui se déroule du 10 au 20 novembre, les spectateurs pourront voir trois films remarquables ayant participé à la plus grande manifestation mondiale — le Festival de Cannes.
Une attention particulière est attirée par le film « Deux procureurs » du réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa, récompensé par le Prix François Chalais à Cannes 2025. La projection aura lieu le 19 novembre 2025 au cinéma Lev Dizengoff (Dizengoff St 50, Tel Aviv-Yafo) avec la participation de l’auteur lui-même et de l’acteur Evgeny Terletsky.
Cette première sera un événement important du festival, où le public israélien pourra rencontrer le réalisateur en personne et discuter avec lui non seulement des aspects artistiques du film, mais aussi des thèmes de la mémoire, de la culpabilité et de la vérité à l’époque de l’histoire déformée.
Festival “Cannes à Tel Aviv” : rétrospective, dialogue et présence
Les organisateurs — Playhouse TLV et la société de production KinoRay — ont conçu le festival comme une plateforme de dialogue culturel. Pendant dix jours, du 10 au 20 novembre 2025, les spectateurs verront trois films participants au Festival de Cannes 2025, chacun explorant à sa manière les limites de l’expérience humaine.
Le premier événement a été le drame « Maman » (11 novembre) de la réalisatrice israélienne Or Sinai, dans lequel brille Evgenia Dodina. C’est l’histoire d’une femme qui revient chez elle après quinze ans de séparation et tente de se réconcilier avec une nouvelle réalité — une famille qui a appris à vivre sans elle. La projection aura lieu au Playhouse TLV (Pa’amonit 9, Tel Aviv), suivie d’une discussion avec l’interprète du rôle principal.
Le programme se terminera le 20 novembre avec le film de Kirill Serebrennikov « La Disparition de Josef Mengele » — un drame psychologique sur la fuite du médecin d’Auschwitz et sur une mémoire dont on ne peut échapper. Le film sera présenté par la critique de cinéma Alina Rebel, professeur à l’Université d’Ariel et conférencière régulière au Playhouse TLV.
Toutes les projections sont accompagnées de discussions, de rencontres et de la possibilité d’acheter un billet unique pour trois films avec une réduction de 20%.
Plus d’informations — sur la page officielle du festival playhouse.co.il
Sergueï Loznitsa : chroniqueur de la mémoire et réalisateur à l’écoute de l’époque
Sergueï Loznitsa, l’un des réalisateurs ukrainiens les plus respectés de notre époque, est depuis longtemps une voix rappelant à l’Europe et à Israël le prix de la vérité. Ses films sont une chronique de la douleur et de la dignité humaine, filmée sans commentaires, mais avec une précision d’observation étonnante.
Loznitsa est un participant régulier du Festival de Cannes, auteur de chefs-d’œuvre documentaires tels que « Maïdan », « Donbass », « L’Enterrement d’État », ainsi que de films de fiction comme « Mon bonheur » et « Dans le brouillard ».
Dans « Deux procureurs », il revient sur le passé soviétique, explorant le thème de la culpabilité et du mal bureaucratique. Basé sur la prose du prisonnier du Goulag Georgy Demidov, le film raconte l’histoire d’un jeune juriste, Alexandre Kornev, qui découvre par hasard une lettre d’un détenu, miraculeusement préservée parmi des milliers de lettres détruites en 1937. Confronté au mensonge et à la violence du système, le héros tente de transmettre la vérité au Procureur général de l’URSS, Andreï Vychinski — et en devient la victime.
Avec Alexandre Kuznetsov, Anatoly Bely, Alexandre Filippenko et Evgeny Terletsky du théâtre Gesher. La projection sera présentée par le réalisateur Sergueï Loznitsa et l’acteur Evgeny Terletsky.
Le film, récompensé à Cannes par le Prix François Chalais, impressionne non seulement par sa rigueur visuelle, mais aussi par sa précision philosophique : c’est un film sur la responsabilité morale, sur la façon dont le pouvoir transforme le langage de la loi en une arme de peur.
Dialogue des cultures : Israël, Ukraine et Europe sur un même écran
La rétrospective « Cannes à Tel Aviv » n’est pas seulement la projection de trois films de festival, mais une tentative d’établir un dialogue vivant entre des cinématographies qui, à différentes époques, ont cherché des réponses à une même question : où se situe la frontière entre le personnel et l’historique ?
Le regard ukrainien de Sergueï Loznitsa, l’honnêteté émotionnelle israélienne d’Or Sinai et la profondeur philosophique de Kirill Serebrennikov se rejoignent sur une même affiche, transformant les soirées de novembre à Tel Aviv en une sorte de séminaire cinématographique sur l’expérience humaine et la mémoire.
Pour les spectateurs, le festival est une chance de voir non seulement des films, mais aussi les personnes qui les soutiennent : réalisateurs, acteurs, critiques, qui dans des Q&A ouverts expliqueront comment naît un cinéma capable de parler au monde sans traduction.
Pourquoi c’est important
Dans le contexte inquiétant de la guerre et de l’incompréhension mutuelle croissante, des rencontres culturelles comme « Cannes à Tel Aviv » résonnent particulièrement fort.
Un film ukrainien sur l’écran israélien est un rappel que le langage de l’art est encore capable de rassembler.
Le cinéma, comme la mémoire, n’appartient pas à un seul pays : il vit là où il y a un spectateur prêt à entendre la vérité.
Adresses et dates du festival “Cannes à Tel Aviv”
- 11 novembre — “Maman” (Or Sinai)
Playhouse TLV, Pa’amonit 9, Tel Aviv
Début à 19:30 | Discussion avec Evgenia Dodina - 19 novembre — “Deux procureurs” (Sergueï Loznitsa)
Lev Dizengoff, Dizengoff St 50, Tel Aviv-Yafo
Début à 19:00 | Q&A avec Sergueï Loznitsa et Evgeny Terletsky - 20 novembre — “La Disparition de Josef Mengele” (Kirill Serebrennikov)
Playhouse TLV, Pa’amonit 9, Tel Aviv
Début à 19:30 | Discussion avec Alina Rebel
Site du festival de cinéma : playhouse.co.il
Nouvelles Nouvelles d’Israël Nikk.Agency
