L’Ukraine peut suivre la trajectoire d’Israël — mais seulement si elle ramène ses habitants.
La principale ressource du pays — les gens, et cette ressource se réduit plus vite qu’on ne le discute
L’Ukraine débat des milliards pour la reconstruction, considère les paquets internationaux, mais à la base, il y a un échec qui est le moins discuté publiquement : la diminution de la population. Selon diverses estimations, le pays compte actuellement environ 35 millions d’habitants — et ce chiffre ne croît pas.
C’est ce qu’écrit dans sa chronique sur « Interfax-Ukraine » le 24 novembre 2025 Oleg Vishnyakov, homme d’affaires, Consul honoraire de l’État d’Israël dans la région occidentale de l’Ukraine.
Posséder des infrastructures ne sert à rien s’il n’y a personne pour travailler dans les écoles, les usines, les hôpitaux, les entreprises IT. La pratique mondiale est simple : les pays avec une population en déclin perdent leur économie plus vite qu’ils ne peuvent mettre en place des réformes.
Israël, dans une situation similaire, n’a pas attendu. Il a misé sur la répatriation — à l’avance, de manière pragmatique, sans romantisme.
L’expérience israélienne : un million de nouveaux citoyens ont changé l’économie — l’Ukraine peut faire de même, mais la fenêtre est limitée
Dans les années 90, Israël a accueilli plus d’un million de rapatriés. Pour un pays dont la population était alors bien inférieure à celle de l’Ukraine, ce fut un choc, mais une démarche efficace : l’économie, la science, la médecine, les technologies de défense ont prospéré.
Vishnyakov souligne : ce processus n’a pas été facile, mais il a fonctionné parce qu’il y avait une volonté politique, un financement et une procédure claire.
L’Ukraine est actuellement à un point où la migration fonctionne dans le sens inverse. Les gens ne sont pas partis pour six mois. Pour beaucoup, le nouveau pays est déjà devenu « la maison par défaut » : travail, école, médecine, règles de vie claires.
Si l’Ukraine ne commence pas une politique de répatriation systématique maintenant — dans quelques années, même parler de retour deviendra une formalité.
Les principaux arguments de Vishnyakov : pourquoi la répatriation n’est pas « souhaitable », mais obligatoire
L’auteur de l’article avait une thèse directe : L’Ukraine sans ses habitants ne se reconstruira pas, peu importe le nombre de fonds et de projets. Tous les arguments en entier :
1. Une économie sans main-d’œuvre ne croît pas
L’économie ukrainienne souffre déjà d’un manque de spécialistes.
Si les gens ne reviennent pas, la croissance du PIB sera limitée.
2. La démographie influence la sécurité nationale
Moins de population — moins de ressources de mobilisation, moins de personnel, moins de potentiel scientifique et de défense.
3. L’État ne peut pas « attendre la fin de la guerre »
Les gens prennent des décisions maintenant : où vivre, travailler, éduquer leurs enfants.
Personne ne reviendra dans un pays où les règles n’existent pas ou sont trop compliquées.
4. La répatriation est un projet stratégique, pas un « programme social »
Il nécessite de l’argent, de la législation, des infrastructures, et non des appels au patriotisme.
5. L’expérience d’Israël montre que le retour des gens est une croissance
C’est prouvé par les faits : un million de rapatriés ont changé l’économie du pays.
Ce que la politique de répatriation ukrainienne doit inclure : toutes les propositions de l’auteur — en entier
Vishnyakov a donné un ensemble concret de mesures :
Soutien financier
- Compensations pour le déménagement.
- Allègements fiscaux.
- Crédits accessibles.
- Subventions pour ceux qui lancent une entreprise ou transfèrent leur travail en Ukraine.
Intégration rapide sans bureaucratie
- Reconnaissance automatique des diplômes.
- Accès accéléré aux professions.
- Programmes d’adaptation pour ceux qui reviennent après 2 à 5 ans de vie à l’étranger.
Travailler avec la diaspora comme ressource économique
- Ne pas « maintenir le contact », mais s’impliquer dans les processus commerciaux, les investissements, les projets scientifiques.
- Et construire une motivation pour revenir, et non simplement « se souvenir de l’Ukraine ».
Logement
- Programmes prioritaires pour ceux qui reviennent, afin que les premiers mois ne soient pas stressants.
Règles simples pour les affaires
- Enregistrement — rapide.
- Documents — en un seul endroit.
- Démarrage — sans barrières et paperasserie interminable.
Il y a une fenêtre d’opportunité, mais elle n’est pas infinie
L’Ukraine peut encore ramener un grand nombre de personnes — mais seulement si elle offre de la clarté.
- Les gens reviennent là où les règles sont claires.
- Où l’État ne surcharge pas de bureaucratie.
- Où il y a un soutien au démarrage.
Si cela n’existe pas — la répatriation ne se produit pas, et le pays continue de perdre des « cerveaux » et des mains-d’œuvre.
Vishnyakov souligne : c’est le moment où il faut prendre une décision, pas en discuter. Dans 3 à 5 ans, il sera trop tard.
Une conclusion qu’on ne veut pas prononcer, mais qui est honnête
L’avenir de l’Ukraine dépend de sa capacité à ramener ses habitants.
Pas avec des slogans.
Pas avec le rêve du « après la victoire ».
Mais avec une politique concrète, qu’on peut ouvrir, lire, comprendre et exécuter.
C’est précisément ce type de discussion — directe, sans embellissements et illusions superflues — qui est important pour l’Ukraine, pour Israël, et pour tous ceux qui vivent entre les deux pays. C’est pourquoi cette analyse est publiée ici, sur la plateforme НАновости — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency, où la question du retour, de la démographie et de l’avenir de l’Ukraine est discutée avec un focus, et non formellement.
