La Turquie a signé des contrats pour la création d’un système de défense aérienne « Dôme d’Acier » d’une valeur de 6,5 milliards de dollars. Les documents, confirmés par l’Administration de l’industrie de la défense du pays, marquent le début de l’un des plus grands projets de défense d’Ankara de ces dernières années.
Le système est décrit comme multi-niveaux : environ 47 éléments, y compris des radars, des intercepteurs à courte, moyenne et longue portée. La structure est divisée en segments qui doivent couvrir différentes menaces — des drones volant à basse altitude aux attaques de missiles. L’idée de base est un analogue du « Dôme de Fer » israélien, adapté aux exigences et à la géographie turques.
Haluk Görgün, à la tête du département de la défense, souligne que la modernisation sera réalisée par les entreprises turques Roketsan et Aselsan. La décision est attendue : la production interne réduit la dépendance vis-à-vis des fournisseurs externes, renforce le contrôle sur les technologies et offre des arguments supplémentaires sur le marché des armements.
Dans le contexte des récents événements régionaux, le projet ne semble pas être une coïncidence. Les opérations israéliennes contre l’infrastructure iranienne, les épisodes en Syrie et au Liban, la croissance des menaces ciblées — tout cela a accéléré la décision d’Ankara d’investir dans la défense aérienne. La Turquie souligne la nécessité de ses propres moyens de protection, plutôt qu’une réaction aux structures alliées ou externes.
Le président Recep Tayyip Erdoğan a effectivement consolidé la ligne politique : des radars fiables et des complexes multi-niveaux sont un élément clé de la sécurité nationale. La base de production est le deuxième élément. La Turquie cherche à renforcer les deux aspects en parallèle, sans attendre des changements externes.
Les livraisons des premiers systèmes sont prévues pour août 2025. Il s’agit de 47 unités équipées des complexes SUNGUR, KORKUT, GÜRZ, Hisar-A, Hisar-O et SİPER. La pleine capacité opérationnelle viendra plus tard — les délais restent fluctuants, ce qui est typique pour les grands programmes de défense. Mais la ligne de production est déjà déployée, et la Turquie continue de se positionner comme un acteur capable d’exporter des drones, des armements et des éléments de défense aérienne dans les zones de conflit de l’Ukraine à l’Afrique.
Il est important de noter qu’en parallèle, Israël augmente la production de ses systèmes — « Dôme de Fer » et « Fronde de David ». Ankara en tient compte. La tension ne disparaît pas, les marchés des armements croissent, et les États s’efforcent de ne pas être à la traîne du rythme technologique. La Turquie tente de s’établir dans ce segment en tant que producteur, et non seulement en tant qu’acheteur.
Le projet « Dôme d’Acier » est un élément d’une tendance plus large : les pays de la région renforcent leur défense dans un contexte d’instabilité, de frappes ciblées et de concurrence technologique. Ce n’est pas un épisode, mais un long cycle. Et maintenant, la Turquie accélère le pas.
Dans un article détaillé, nous expliquons comment le projet de défense aérienne s’inscrit dans la stratégie régionale et pourquoi Israël, la Turquie et les pays du Moyen-Orient augmentent simultanément leurs volumes de production d’armements. Lisez plus sur NAnews — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency.
