Le président turc Recep Tayyip Erdogan a officiellement déclaré que son pays rejoindrait le groupe de travail international qui surveillera la mise en œuvre de l’accord de paix entre Israël et le Hamas. L’agence Reuters a rapporté cela le 9 octobre, soulignant qu’Ankara entend non seulement observer, mais jouer un rôle actif dans le contrôle du respect des accords sur le terrain.
« Si Dieu le veut, la Turquie participera au groupe de travail qui surveillera la mise en œuvre de l’accord sur le terrain », a déclaré Erdogan lors d’un discours à Ankara, ajoutant que le pays est prêt à contribuer à la « garantie de la paix et de la sécurité » dans la bande de Gaza.
Contrôle de la paix et recherche des disparus
Des sources haut placées au sein du gouvernement turc précisent : Ankara fera partie d’un groupe opérationnel conjoint avec Israël, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte. Ce groupe se chargera de la recherche des corps des otages décédés, dont l’emplacement reste inconnu après les attaques et les combats qui ont suivi à Gaza.
Cependant, comme le note Reuters, il n’est pas clair pour l’instant s’il s’agit de la même initiative dont parlait Erdogan, ou s’il s’agit de structures différentes — peut-être une partie d’un concept plus large de « forces de stabilisation » proposé par le président américain Donald Trump dans le cadre de son plan de paix pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Le plan Trump et les « questions difficiles » de l’avenir
Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a déclaré qu’après le cessez-le-feu officiel, la communauté internationale doit passer à l’étape suivante — résoudre les tâches « plus difficiles » : assurer la sécurité, la stabilisation humanitaire et élaborer des scénarios de développement post-conflit pour le secteur.
Fidan a souligné qu’Ankara entend « faire tout ce qui est possible pour que la paix à Gaza soit durable et non temporaire ».
Nouvelle configuration géopolitique
L’inclusion de la Turquie dans le mécanisme de contrôle de l’accord de paix donne un élan supplémentaire au processus. Ankara est le seul pays de la région capable de maintenir un dialogue direct avec Israël, le Hamas et les États-Unis. Cela en fait un médiateur unique entre les parties, où la méfiance mutuelle reste élevée.
Les experts notent que la participation de la Turquie à la mission renforce sa position en tant que l’un des acteurs clés au Moyen-Orient. Après des années de refroidissement diplomatique, Ankara cherche à retrouver son statut de puissance régionale capable d’influencer l’équilibre entre les alliés occidentaux et le monde islamique.
Importance géopolitique pour la région
Les observateurs voient dans ces démarches non seulement une tentative de la Turquie de s’affirmer comme médiateur, mais aussi un effort pour créer une nouvelle architecture de sécurité dans la région. En cas de succès de la mission, Ankara pourrait devenir le principal coordinateur des efforts internationaux pour la reconstruction de la bande de Gaza — de la logistique humanitaire aux programmes d’infrastructure.
Et après
La question reste ouverte — comment ce groupe international fonctionnera-t-il exactement, et quel degré d’influence la Turquie obtiendra-t-elle dans sa structure. Mais une chose est claire : la participation d’Ankara donne un poids politique supplémentaire à l’accord et signale que la région entre dans une nouvelle phase — une phase de paix contrôlée.
Selon les observateurs, la Turquie devient désormais non seulement un témoin, mais l’un des principaux architectes du règlement post-conflit au Moyen-Orient — et dans cela, comme l’a noté Erdogan, « il y a une mission historique pour un pays qui a toujours été un pont entre l’Est et l’Ouest ».
