Il ne s’agit pas d’une explosion d’émotions ni d’une série d’incidents aléatoires. Un assaut idéologique ciblé contre la communauté juive se déroule dans le monde. C’est ce qu’affirme le journaliste israélien et observateur international Eldad Beck dans une interview publiée le 21 décembre 2025.
Selon lui, ce qui se passe n’a pas de précédent depuis la fin de l’Holocauste. La géographie est très vaste : Australie, Canada, États-Unis, pays d’Europe occidentale. Les synagogues sont attaquées, les écoles juives et les centres communautaires deviennent des cibles, les gens sont battus dans les rues pour une kippa ou une étoile de David. Il n’existe plus de territoires sûrs.
Un monde qui semblait encore récemment neutre devient ouvertement hostile.
L’antisémitisme aujourd’hui n’est pas un ensemble de crimes isolés. C’est un processus. Systématique, cohérent, répétitif. Son objectif, selon Beck, est simple et extrêmement cynique : expulser les Juifs de l’espace public.
On propose de plus en plus souvent aux Juifs de « ne pas provoquer » : ne pas prier en public, ne pas porter de symboles religieux, ne pas souligner leur identité, ne pas vivre « trop visiblement ». Après le 7 octobre, le niveau d’agression a fortement augmenté, mais les racines du problème sont bien plus profondes. Les vagues d’antisémitisme déferlent depuis le début des années 2020, chaque fois sous couvert d’une nouvelle crise — pandémie, guerre en Ukraine, conflit à Gaza. Ces événements sont utilisés comme prétexte, mais ne sont jamais la cause.
Même les périodes de calme relatif à Gaza n’arrêtent pas la haine.
Au contraire, les attaques contre les Juifs se poursuivent précisément lorsque les actions militaires s’affaiblissent. C’est un marqueur clé. Il montre que la source de l’agression n’est pas la guerre, mais l’idéologie. La haine n’a pas besoin de déclencheur — elle cherche juste une justification.
L’antisémitisme a cessé d’être une réaction à des événements spécifiques et s’est transformé en un modèle de comportement stable.
Et il ne s’agit pas seulement des Juifs.
Selon Beck, le coup est plus large — il vise le fondement culturel de l’Occident. Les églises ferment, les symboles chrétiens sont détruits, les marchés de Noël sont annulés « pour des raisons de sécurité ». Ce n’est plus un problème local de minorités, mais le démantèlement même de l’idée de société ouverte.
Il qualifie ce qui se passe d’offensive islamiste contre l’Occident, renforcée par la faiblesse des élites politiques. Les concessions, couvertes par la rhétorique de la « compréhension mutuelle », ne réduisent pas la tension. Elles ne font que confirmer que la pression fonctionne.
Dans ce contexte, de nombreux Israéliens envisagent l’émigration.
Berlin, Paris, Londres, New York — des villes qui semblaient encore récemment être un refuge. Selon Beck, c’est une illusion dangereuse.
« Personne n’attend les Juifs en dehors d’Israël. Nulle part », dit-il.
Dans les pays occidentaux, une alliance toxique se forme : les antisémites d’extrême droite et les islamistes radicaux s’accordent sur une chose — la haine des Juifs et d’Israël. L’espoir de « se fondre dans la foule », de cacher son identité, d’attendre — est une illusion. Le conflit finira par refaire surface.
Pourquoi une grande partie de la société israélienne n’a-t-elle pas vu cette image pendant longtemps ?
Beck explique cela par une rupture de perception. Les Juifs religieux et orthodoxes sont confrontés directement à l’antisémitisme — quotidiennement. La société laïque le considère souvent comme un vestige du passé, une ombre de l’Holocauste, quelque chose d’historique et de révolu.
C’est une erreur. L’antisémitisme moderne n’est pas lié aux frontières, aux territoires ou aux décisions politiques. Il ne disparaît pas après des reconnaissances, des concessions ou des compromis. La reconnaissance de l’État palestinien n’a jamais servi de protection pour les Juifs — et l’histoire l’a confirmé à maintes reprises.
La conclusion de Beck est dure et directe : le problème n’est pas Israël. Le problème réside dans le simple fait de l’existence des Juifs aux yeux de leurs adversaires.
Aujourd’hui, Israël reste la seule réponse réelle à cette menace.
Une protection militaire.
Un sujet politique.
Une ancre historique de mémoire et de responsabilité.
La fuite et le déni ne fonctionnent pas. Seul le renforcement de l’État fonctionne — dans le domaine de la sécurité, de l’économie et de la politique étrangère. Et c’est cette compréhension qui devient clé dans un monde où les illusions prennent fin. Cette réalité est enregistrée et expliquée par NAnews — Nouvelles d’Israël | Nikk.Agency.
