Le 30 novembre, Israël et le monde juif se souviennent du sort de plus de 850 000 Juifs qui ont été contraints de quitter les pays arabes et l’Iran au cours du XXe siècle passé – une vague tragique d’émigration des Juifs des pays arabes et musulmans
Depuis 1948, après la création de l’État d’Israël, environ 850 000 Juifs ont été contraints de quitter leurs terres natales, devenant des réfugiés. Cet événement a été une catastrophe pour les communautés juives du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, dont les membres ont été confrontés à des persécutions, à la violence et à la perte de leurs biens.
Pour la plupart des Juifs, l’émigration signifiait non seulement un déplacement physique, mais aussi la perte de tous leurs biens.
Aujourd’hui, les descendants de ces réfugiés constituent une part importante de la population d’Israël, et leur contribution au développement du pays est inestimable. Grâce à ces personnes, Israël a pu restaurer et développer son infrastructure, son économie et sa culture, malgré des difficultés de longue date.
Les racines de la tragédie
L’émigration des Juifs des pays arabes a commencé à la fin du XIXe siècle, lorsque les Juifs ont commencé à se réinstaller massivement en Israël, qui a obtenu le statut de mandat britannique dans les années 1920. Cependant, en 1947, lorsque l’ONU a proposé un plan de partage de la Palestine en deux États – juif et arabe, la situation s’est brusquement détériorée. La réponse des pays arabes a été des pogroms massifs et une politique de marginalisation des communautés juives.
Les événements les plus tragiques ont eu lieu en 1947-1948. En 1947, en réponse à la résolution de l’ONU sur la création d’un État juif, des pogroms ont eu lieu dans plusieurs pays arabes. Par exemple, au Yémen, il y a eu le pogrom d’Aden, en Syrie – le pogrom d’Alep. Dans les années suivantes, après la création d’Israël, une vague de violence a déferlé sur l’Égypte, l’Irak, la Libye, l’Algérie, le Liban et d’autres pays arabes.
Nombre de réfugiés et biens perdus
Entre 1948 et le début des années 1970, entre 800 000 et 1 million de Juifs ont émigré des pays arabes. Parmi eux, environ 260 000 se sont installés en Israël entre 1948 et 1951. En 1972, environ 600 000 autres Juifs des pays arabes avaient immigré en Israël. Parmi eux, il y a eu une vague d’émigration d’Irak, de Libye, de Syrie, du Yémen et d’autres pays.
En conséquence de cet exode, les Juifs ont perdu non seulement leurs maisons et leurs emplois, mais aussi des biens considérables, estimés à des milliards de dollars. L’Organisation mondiale des Juifs des pays arabes évalue la valeur des biens perdus entre 100 et 300 milliards de dollars, et la superficie des terres juives abandonnées atteint 100 000 kilomètres carrés – soit quatre fois la superficie d’Israël.
Programme de rapatriement et ses conséquences
Israël a organisé plusieurs grandes opérations pour évacuer les Juifs des pays arabes. L’une de ces opérations a été « Tapis volant », menée de 1949 à 1950, au cours de laquelle 50 000 Juifs ont été évacués du Yémen. Entre 1950 et 1952, 130 000 Juifs ont été rapatriés d’Irak. Au total, entre 1948 et 1951, environ 260 000 Juifs sont arrivés en Israël, et dans les décennies suivantes, encore 600 000.
Pour la plupart des Juifs, l’émigration signifiait non seulement un déplacement physique, mais aussi la perte de tous leurs biens. En Irak, par exemple, les terres des Juifs ont été confisquées, et en Libye, ils n’étaient pas autorisés à emporter leurs biens. En Irak et dans d’autres pays où les Juifs constituaient une minorité significative, une politique de discrimination et de violence a commencé pour les forcer à quitter leurs terres natales.
« Nakba juive » : reconnaissance de la tragédie
Contrairement à la « nakba palestinienne », l’histoire de l’exode des Juifs des pays arabes est longtemps restée à la périphérie de l’attention de la communauté internationale. Cependant, depuis les années 2000, les organisations de réfugiés juifs ont lancé une campagne active pour la reconnaissance de leurs droits à une compensation pour les biens perdus. En 2002, Israël a officiellement commencé à promouvoir le thème de la « nakba juive » sur la scène internationale, et depuis 2012, les questions de compensation pour les biens perdus ont été soulevées à l’ONU et dans d’autres organisations internationales.
Conclusion
La tragédie de l’exode juif des pays arabes est une page importante de l’histoire du Moyen-Orient, qui doit être reconnue et comprise.
