Le grand rabbin d’Ukraine Moshe Asman a annoncé une rencontre avec le leader de l’opposition iranienne Vahid Beheshti lors d’un voyage à Londres.
Londres, 5 novembre 2025 : ce qu’a dit le grand rabbin d’Ukraine
Le 5 novembre 2025, le grand rabbin d’Ukraine Moshe Asman a annoncé une rencontre à Londres avec l’opposant iranien Vahid Beheshti :
« Étant à Londres pour une journée pour plusieurs rencontres importantes, je commence toujours par échanger avec Vahid Beheshti – le leader de l’opposition iranienne.
En raison de son activité active contre le régime criminel qui règne actuellement en Iran, il est son ennemi personnel, c’est pourquoi il est contraint de se trouver à Londres. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à lutter pour la justice et un avenir meilleur pour son pays.
Il a également été en Ukraine à mon invitation, voyant de ses propres yeux la destruction que la Russie a infligée à l’Ukraine, notamment avec l’aide des drones irano-russes.
L’Iran est actuellement un participant actif de l’axe du mal et un allié stratégique de la Russie, donc le changement de régime dans ce pays est une mission très importante. J’ai béni Vahid Beheshti pour qu’il réussisse ! »
Le message est simple mais fort : la coopération entre l’Ukraine et les représentants de l’opposition iranienne n’est pas symbolique, mais vivante et active.
Visite de Beheshti en Ukraine : Kiev, juin 2023
Le voyage de Beheshti en Ukraine a eu lieu fin juin 2023. Il est venu à Kiev à l’invitation du rabbin Asman, où :
La visite de Beheshti en Ukraine, honnêtement, peu de gens l’ont remarquée à l’époque — l’été était bruyant, le front brûlait, et chaque jour apportait de nouveaux titres. Mais le fait est resté : fin juin 2023, Kiev. Il est venu à l’invitation du rabbin Asman, a donné des interviews aux médias ukrainiens, a marché dans les rues de la capitale, a vu les fenêtres brisées et les maisons grises avec des blessures sur les façades.
Dans l’une des interviews, il a dit à peu près ceci (nous transmettons le sens, pas des citations sèches) :
« La plupart des Iraniens soutiennent l’Ukraine. Notre peuple sait ce qu’est une dictature et connaît le prix du sang. Le régime russe et le régime iranien se soutiennent mutuellement. Si l’un tombe, l’autre ne tiendra pas. »
Une pensée forte. Pas diplomatique, pas vague. Et, honnêtement, à ce moment-là, elle sonnait presque audacieuse : un Iranien défend l’Ukraine, accuse le Kremlin, appelle à reconnaître la garde iranienne comme terroriste. Et ce ne sont pas que des mots depuis une tribune — l’homme a traversé une grève de la faim au ministère britannique des Affaires étrangères, refusant de manger pendant plus de 70 jours pour se faire entendre.
La guerre crée des alliés étranges. Mais elle crée aussi des lignes simples : ceux qui sont pour la liberté — et ceux qui sont pour les meurtres.
Pourquoi ses mots sont importants pour l’Ukraine et Israël
L’Ukraine entend le moteur des « Shaheds » au-dessus d’Odessa et de Kiev. Israël — les menaces d’attaques depuis l’Iran et la Syrie.
Et là apparaît un Iranien qui :
vient en Ukraine pendant la guerre,
voit des maisons détruites,
dit que la lutte contre le Kremlin et contre Téhéran est une seule et même lutte.
Pour l’Ukraine, c’est un signal important : tout l’Iran n’est pas un ennemi.
Pour Israël, c’est un rappel : à l’intérieur de l’Iran, il y a ceux qui ne veulent pas de guerre et de dictature.
Quand le rabbin d’Ukraine bénit un dissident iranien — ce n’est pas seulement un geste religieux. C’est un symbole politique de l’époque : la liberté unit plus vite que les diplomates ne rédigent des protocoles.
Beheshti et Israël : Jérusalem, janvier 2024
Le 2 janvier 2024, Vahid Beheshti a pris la parole à la Knesset d’Israël — devenant l’un des premiers opposants iraniens invités à la tribune du parlement.
Là, il a déclaré :
« Le régime de Téhéran est l’ennemi non seulement d’Israël, mais aussi du peuple iranien.
Les Iraniens veulent la liberté et la paix, pas la guerre et le terrorisme. »
Il a été écouté comme un homme qui connaît le prix de ses mots : pour eux, il a déjà été emprisonné, a fait la grève de la faim, a perdu la santé — mais n’a pas gardé le silence.
Qui est Vahid Beheshti
Sa vie… difficile de l’appeler une ligne droite.
Né en 1977, à Borujerd (Iran) — une ville avec des montagnes, des bazars et une longue histoire.
A étudié dans une école avec une spécialisation en mathématiques et physique.
Jeunesse — confrontation avec le régime, arrestations, surveillance. Il se souvenait comment, encore adolescent, il discutait du droit d’une famille juive à vivre paisiblement dans sa rue — le caractère s’est manifesté tôt.
En 1999, il est parti pour le Royaume-Uni. À l’époque, cela semblait probablement juste un billet pour le calme. Mais il en fut autrement.
Devient activiste, journaliste, critique public de la République islamique.
En 2023, il installe une tente devant le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni. Pas pour une heure, pas pour un flashmob. Et il reste. Tant que le corps ne cède presque pas.
72 jours sans nourriture — pour forcer le Royaume-Uni à parler de la reconnaissance de l’IRGC comme terroriste.
Prend la parole à la Knesset d’Israël, parle de liberté et du fait que le peuple iranien n’est pas l’ennemi d’Israël et de l’Ukraine.
Famille ? Oui. Vie ? Certainement. Peur ? Selon la police de Londres, il y a eu des menaces — on lui a même recommandé de renforcer sa sécurité. Mais il continue.
Symbole de l’époque
Londres. Kiev. Jérusalem.
Dissident iranien. Rabbin ukrainien. Missiles russes. Drones iraniens.
La géographie de cette histoire est simple — c’est la carte des gens qui ont compris :
si nous n’arrêtons pas le mal ensemble — il viendra à chacun séparément.
Et ce n’est plus de la diplomatie.
C’est ce que les anciens livres appellent une alliance de justes.
