Le 7 octobre 2025 est la fête de Souccot, que les Juifs d’Ukraine ont célébrée sous les sons des sirènes et les ombres inquiétantes des attaques de missiles. La guerre n’a pas arrêté la joie — elle lui a simplement donné une autre profondeur.
Entre fête et guerre
Dans les villes où le ciel ne promet plus de paix, les familles juives sortent quand même vers la soukka. Ce sont des cabanes en bois, symbole des errances du peuple d’Israël dans le désert. Mais maintenant — c’est aussi un symbole de foi, que même sous les sons des alertes, on peut construire une maison temporaire où il y a de la lumière.
À Dnipro, Kharkiv, Kiev, Odessa et des dizaines d’autres villes, 41 soukkas publiques ont été installées. Les gens y viennent, prononcent des bénédictions, tiennent dans leurs mains quatre espèces de plantes — le loulav, l’étrog, le hadas et l’arava. À ces moments, il semble que le silence soit aussi un miracle. Mais parfois la fête est interrompue : alerte, course vers l’abri, prière sous terre. Et de nouveau le retour — vers la lumière, vers Souccot, vers la vie.
Le chemin du rabbin de 22 heures
Le rabbin Maïr Stambler, chef de la Fédération des communautés juives d’Ukraine, a effectué un voyage de Dnipro à la Hongrie — 22 heures de route à travers des postes de contrôle, des frontières, de la fatigue. Son objectif — le camp de réfugiés «Balaton Habad», où pour la quatrième année consécutive, ceux qui ont été contraints de quitter l’Ukraine célèbrent Souccot.

Là, au cœur de l’Europe, se sont rassemblés environ 430 réfugiés juifs. Parmi eux — des familles ayant survécu aux bombardements, des enfants nés après le début de la guerre, des personnes âgées pour qui la fête est devenue un rappel : le peuple est vivant, la foi est avec lui.
«Nous construisons une soukka même en exil, car un Juif ne perd pas sa maison — il la porte dans son cœur», dit Stambler.
D’Israël — avec amour
Avant la fête, Habad et la Fédération des communautés juives d’Ukraine ont mené une action d’envergure : en deux semaines, dans plus de 40 villes, ils ont livré des ensembles des «quatre espèces» d’Israël et des étrogs rares de Calabre (Italie).
Ces fruits sacrés — un petit pont entre Jérusalem et Dnipro, entre Haïfa et Lviv. Ils rappellent que Souccot n’est pas seulement une fête des récoltes, mais aussi une fête de la mémoire : de la fragilité, du chemin, de l’unité.
Une lumière qui ne s’éteint pas
Alors que quelque part retentissent des sirènes, dans les villes ukrainiennes, on continue d’allumer des bougies. Les enfants chantent des chansons, les femmes préparent des repas, les hommes prient. Les gens construisent une soukka à côté des maisons détruites — et c’est aussi un acte de foi.
La guerre a divisé les pays, mais a uni les cœurs. Israël et l’Ukraine — deux peuples qui connaissent le prix de la fragilité et la force de l’espoir.
Souccot 5786 en Ukraine — ce n’est pas juste une fête. C’est une déclaration : la vie continue. Même sous terre, même en exil, même parmi les ruines.
