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Moscou, 7 novembre 2025

Sur la place du Théâtre, près du monument à Karl Marx, s’est tenue l’action annuelle du Parti communiste de la Fédération de Russie. L’occasion était le 108e anniversaire de la « Révolution d’Octobre ». Au centre de Moscou, des militants du parti, des membres du Komsomol et des députés de la Douma d’État se sont rassemblés sous la direction de Guennadi Ziouganov.

Les communistes ont déposé des fleurs au mausolée de Vladimir Lénine, ont traversé la place avec des drapeaux rouges et des portraits de dirigeants révolutionnaires, puis ont organisé un meeting. Tout comme d’habitude — jusqu’au moindre détail visuel. Dans la foule de drapeaux et de banderoles du parti, des « drapeaux palestiniens » sont soudainement apparus. Plusieurs grandes bannières avec des bandes vertes, noires et blanches flottaient à côté des drapeaux rouges du KPRF.

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Qui a apporté cette symbolique — on ne sait pas. Les rapports officiels du parti n’en disent pas un mot. Mais le simple fait a suscité des discussions même parmi les partisans des mouvements de gauche : pourquoi des drapeaux d’un pays étranger étaient-ils nécessaires lors de l’anniversaire russe d’Octobre ?

Sous les "drapeaux palestiniens", les communistes russes, dirigés par Ziouganov, ont mené une action commémorative pour le "108e anniversaire de la Révolution d'Octobre"
Sous les « drapeaux palestiniens », les communistes russes, dirigés par Ziouganov, ont mené une action commémorative pour le « 108e anniversaire de la Révolution d’Octobre »

Qui est Guennadi Ziouganov

Guennadi Andreïevitch Ziouganov est un homme politique russe, président du Comité central du KPRF et chef de sa faction à la Douma d’État de la Fédération de Russie.

Né le 26 juin 1944 dans la région d’Orel, il a terminé l’institut pédagogique, a travaillé comme enseignant, puis comme fonctionnaire du parti au sein du PCUS. Après la dissolution de l’URSS, il est devenu l’un des fondateurs du Parti communiste de la Fédération de Russie, qu’il dirige depuis 1993.

Ziouganov est député de toutes les législatures de la Douma et quatre fois candidat à la présidence de la Russie. Son parti reste la plus grande « opposition » parlementaire, mais soutient en fait la politique du Kremlin, y compris la guerre contre l’Ukraine.

Idéologiquement, il combine communisme soviétique, nationalisme russe et conservatisme orthodoxe. Ces dernières années, il utilise activement une rhétorique anti-occidentale et anti-israélienne, soutenant l’alliance de la Russie avec l’Iran et le mouvement Hamas.

Aujourd’hui, Ziouganov est le symbole de l’ancienne époque du parti : un homme qui conserve les slogans soviétiques dans une nouvelle réalité où « l’opposition » sert de toile de fond à la propagande d’État.

Ziouganov sur la révolution, les « fascistes » et le Donbass

Le leader du KPRF, Guennadi Ziouganov, a prononcé un discours au monument à Karl Marx, dans lequel il a répété les thèses clés du parti des dernières années.

« Le Grand Octobre a changé à jamais le destin de l’humanité. Aujourd’hui, la Russie est à nouveau assiégée par des fascistes et des fauteurs de guerre. Nous devons nous tenir côte à côte avec nos frères — les héros du Donbass et les combattants de l’opération militaire spéciale. Nous savons que la vérité est de notre côté, et donc, la victoire est à nous ! » — a déclaré Ziouganov.

« Aujourd’hui, nous avons tous besoin d’une nouvelle victoire. Auparavant, nous l’avons obtenue après l’industrialisation, la collectivisation et la révolution culturelle. …

Aujourd’hui, l’américanisme ne tolère à nouveau aucune alternative. Ils ne veulent ni une Russie puissante, ni une Europe prospère, ni une Chine en développement dynamique. Ils veulent une domination globaliste, financière et oligarchique.

… nous avons organisé un forum auquel ont participé 165 délégations de 91 pays du monde. Et tous ont soutenu notre juste lutte contre le fascisme. Et ont voté en soutien à ceux qui se sont levés dans le Donbass, se dressant pour défendre le Monde russe et les grandes conquêtes soviétiques.

Aujourd’hui, des représentants de 40 pays du monde sont venus nous voir. Ce sont des dirigeants de services d’information et de propagande, de chaînes de télévision, de journaux, de magazines ».

Ses paroles ont été accompagnées d’applaudissements, et de nombreux participants ont scandé des slogans familiers : « Lénine ! Staline ! URSS ! », « Le fascisme ne passera pas ! », « Vive le socialisme ! ».

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Cependant, ni dans le discours de Ziouganov lors du meeting, ni dans les interventions d’autres représentants du KPRF, il n’y a eu aucune mention de la Palestine, de Gaza ou du « conflit au Moyen-Orient ». Le leader des communistes a parlé exclusivement de la « vérité du Donbass » et de la « lutte contre l’impérialisme ».

La vidéo complète du meeting est disponible sur Rutube

Symbolique sans explication

Les enregistrements vidéo des événements, publiés sur les réseaux sociaux et dans les reportages des sections régionales du KPRF, confirment : les drapeaux palestiniens étaient bien présents. Plusieurs militants les tenaient à côté des bannières et des pancartes du parti. Sur une photo, on voit une toile verte, noire et blanche avec un triangle rouge sur une hampe à côté d’un portrait de Lénine et du slogan « Gloire à Octobre ! ».

Cependant, aucun commentaire ou explication — ni dans les publications officielles du KPRF, ni dans les communiqués de presse, ni dans les reportages — n’a suivi. Les chaînes de télévision russes se sont contentées de filmer des plans d’ensemble : colonnes rouges, portrait de Ziouganov, couronne au mausolée. Les drapeaux palestiniens sont apparus « par hasard » sur la vidéo, en gros plan et pour une raison quelconque à côté de Ziouganov.

D’après la pratique antérieure du parti, l’apparition de tels symboles peut être liée aux militants de l’« Interbrigade » de Moscou — l’aile jeunesse des mouvements de gauche, qui a déjà participé à des actions « en soutien aux habitants de Gaza » et contre « l’agression israélienne ». En septembre 2025, le même groupe s’était rendu à l’ambassade de « Palestine » à Moscou avec des pancartes « Liberté pour Gaza ! » et « Non au fascisme au Moyen-Orient ».

Ainsi, la « symbolique palestinienne » dans les mains des communistes russes n’est pas un hasard, mais une partie de l’ensemble idéologique destiné à souligner la « solidarité internationale avec le leader du Kremlin ».

Internationalisme à la russe

« Palestine » est depuis longtemps devenue pour les « gauchistes d’État » et les « droitiers d’État » russes un symbole pratique de la « lutte contre l’impérialisme ». Depuis l’époque soviétique, l’URSS soutenait « l’Organisation de libération de la Palestine », et les images du « peuple souffrant » et de la « résistance héroïque » se sont solidement ancrées dans le lexique idéologique.

Aujourd’hui, le KPRF exploite les mêmes images, mais leur sens est différent. Pour les participants au meeting actuel, le drapeau palestinien n’est pas un geste de solidarité, mais un signe de position politique : soutien à la ligne du Kremlin, qui depuis 2023 construit une rhétorique anti-israélienne sur fond d’alliance avec l’Iran et les terroristes du Hamas.

Cette rhétorique est devenue une partie du cours propagandiste interne. Le KPRF, qui se qualifie formellement d’opposition, reproduit en réalité le même agenda : déclarations anti-israéliennes, lexique anti-occidental, démonstration de « lutte contre le fascisme ». Les « drapeaux de Gaza » dans les mains des communistes russes ne sont pas un « acte de solidarité avec les Palestiniens », mais une confirmation visuelle de la loyauté politique : « nous sommes avec Poutine contre Israël et l’Occident ».

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« Forum contre le néofascisme » : décorations de grande rhétorique

L’action de novembre du KPRF a eu lieu peu après le forum médiatique du parti intitulé « La vérité contre le néofascisme ». L’événement s’est déroulé à Moscou du 5 au 6 novembre 2025 et était dédié à l’anniversaire de la « Révolution d’Octobre ».

Les organisateurs ont annoncé des délégations de plus de quarante pays, bien que la liste des participants n’ait pas été publiée. Dans les discours, les thèmes de la « lutte contre l’impérialisme », de la « défense de la vérité historique » et de la « guerre de l’information contre l’Occident » ont été abordés.

« La destruction perfide et traîtresse de l’Union soviétique a engendré chez les prédateurs mondiaux un sentiment d’impunité. La position actuelle de l’Occident rend la situation dans le monde de plus en plus inquiétante et dangereuse. Le néocolonialisme rappelle activement son existence. Les souffrances et les douleurs des masses populaires se multiplient. Des centaines de milliers de personnes meurent de faim et de manque de soins médicaux, périssent dans des conflits armés et aux mains de terroristes. En Ukraine et dans la bande de Gaza, dans d’autres coins de la planète, le sang coule« , – extrait du discours de Ziouganov.

« Les actions des impérialistes compliquent la situation en Europe et en Asie, en Amérique et en Afrique. Les États-Unis et leurs complices de l’OTAN …. 

Cela se fait par des sanctions, des menaces militaires et du chantage politique….

Le soutien direct des pays de l’OTAN a élevé le nazisme au rang d’idéologie d’État en Ukraine. La racaille bandériste a transformé notre pays frère en camp de concentration pour les dissidents. Elle s’est débarrassée du Parti communiste, a fermé les médias indésirables, a complètement détruit l’opposition. Pour leur fidélité à la Grande Victoire sur le fascisme, les nazis ont brûlé vifs des gens à Odessa et terrorisé le Donbass. Malgré tout cela, l’Occident « démocratique » continue de soutenir la junte de Zelensky. Elle est généreusement gavée d’argent et armée. En fait, un incendie de grande guerre en Europe est attisé.

Les desseins de l’Occident impérialiste sont imprégnés de poison de haine envers tous ceux qui se battent pour la justice, le progrès social et la souveraineté réelle. Trump et Merz, Macron et Ursula von der Leyen se disputent parfois entre eux sur des questions particulières. Mais tous ensemble, ils sont les serviteurs du capital mondial. Le prix de leurs hautes fonctions est leur volonté de servir les intérêts de l’oligarchie financière.

Rare est le discours de Donald Trump qui se passe de piques anticommunistes. Le mot « marxisme » dans sa bouche sonne comme la plus grande insulte »

et ainsi de suite ….

Guennadi Ziouganov a parlé de la nécessité de l’union de « toutes les forces progressistes du monde contre le globalisme et le néofascisme ».

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Néanmoins, la symbolique du forum et du meeting — drapeaux rouges et drapeaux palestiniens — ont formé un contour visuel unique : la Russie est à nouveau « dans l’internationale », mais cette fois contre Israël et l’Occident, et non au nom de la « révolution mondiale« .

Géographie propagandiste

Pour les communistes russes, l’apparition des drapeaux palestiniens est une partie de la rhétorique visuelle. Lors de leurs meetings, les symboles de conflits étrangers sont utilisés comme marqueur idéologique : Gaza, Donbass, Venezuela — tout se résume à un schéma unique de « lutte contre le fascisme et l’impérialisme ».

En réalité, le parti ne parle pas de politique étrangère, mais de l’agenda interne. Derrière « l’internationalisme » se cache une tentative de prouver sa propre pertinence et de souligner sa fidélité au Kremlin. Le discours de Ziouganov, où les « combattants de l’opération spéciale » sont appelés « héros », confirme : le KPRF n’est plus une opposition, mais un instrument auxiliaire de la propagande d’État.

Décor historique

Le lieu de l’action n’est pas non plus un hasard. Le monument à Karl Marx, érigé en 1961 en face du Théâtre Bolchoï, est devenu pour le KPRF un symbole de continuité avec l’URSS. Chaque 7 novembre, les communistes se rassemblent ici pour « se souvenir du grand Octobre ».

En 2025, l’action a réuni, selon les estimations des témoins, environ trois mille personnes. Sur scène — les leaders du parti, dans la foule — des vétérans, des jeunes et des délégations des régions. Après le meeting, les participants se sont rendus sur la Place Rouge, ont déposé des couronnes et ont pris une photo collective au mausolée.

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Aucun des présents n’a expliqué pourquoi des « drapeaux de Palestine » se trouvaient à côté des portraits de Lénine. Ce silence s’est avéré plus fort que n’importe quel slogan.

« Solidarité » comme décoration

Si autrefois l’internationalisme soviétique était « la politique de l’État », il est maintenant devenu une décoration de vitrine idéologique. Les communistes russes n’influencent plus le mouvement de gauche mondial, mais utilisent sa symbolique à des fins internes.

Le « drapeau de la Palestine » à côté du drapeau rouge du KPRF n’est pas pour « soutenir Gaza », mais pour le besoin de symboles. C’est la preuve visuelle que le parti est toujours « en lutte », même si elle est rituelle.

Cependant, les « Palestiniens » eux-mêmes sont absents de cette action. Pas d’ambassadeurs, pas de délégations, pas de représentants de leurs structures politiques. Seulement des couleurs, transformées en élément de propagande.

Pourquoi c’est important

En 2025, la scène politique russe traverse une crise idéologique. Presque tous les partis parlementaires ont perdu leur propre position, se fondant dans l’agenda du Kremlin. Le KPRF n’est pas une exception.

L’utilisation de la symbolique palestinienne montre : le parti cherche de nouveaux signes de légitimité, jouant sur les sentiments anti-israéliens et anti-occidentaux. Cependant, le contenu réel du mouvement de gauche protestataire est évincé par la rhétorique de « l’opération spéciale ».

Ziouganov, en parlant des « fascistes et fauteurs de guerre », répète en fait les arguments du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Et si dans les années 1970 les communistes soutenaient vraiment la Palestine, maintenant — seulement son image.

Qui ne sait pas – pourquoi la « Révolution d’Octobre » est-elle célébrée le 7 novembre ?

Le nom « Révolution d’Octobre » provoque souvent de la confusion : l’événement est appelé octobre, mais est célébré en novembre. La raison en est qu’en 1917, la Russie vivait selon le vieux calendrier julien, en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien moderne.

  • Selon l’ancien style (julien), la révolution a eu lieu le 25 octobre 1917.
  • Selon le nouveau style (grégorien), que la Russie a adopté en 1918, cela correspond au 7 novembre 1917.

Depuis lors, les historiens et les documents d’État conservent l’ancien nom — Révolution d’Octobre, — mais la date réelle de célébration tombe toujours le 7 novembre.

En URSS, ce jour est devenu la principale fête nationale — « Journée de la Grande Révolution socialiste d’Octobre ».
Jusqu’en 1991, il était célébré par des parades, des manifestations et des discours solennels dans tout le pays.

Le Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) continue de le célébrer chaque année. Pour les communistes, c’est un symbole de continuité avec l’Union soviétique et de fidélité aux idéaux de Lénine.

Il en résulte : « Octobre » — par le nom, « novembre » — par le calendrier.

Conclusion

L’action commémorative du KPRF à Moscou le 7 novembre 2025 s’est déroulée sous des slogans familiers et de nouveaux drapeaux. Les bannières rouges et palestiniennes côte à côte près de Karl Marx sont devenues le symbole non pas de l’amitié internationale, mais d’un théâtre idéologique, où la douleur étrangère est utilisée pour la propagande interne.

Ni Ziouganov, ni ses camarades n’ont expliqué pourquoi des « drapeaux de Palestine » sont apparus lors du meeting. Peut-être parce qu’il n’y a rien à expliquer : derrière eux, il n’y a pas de « solidarité », mais une loyauté envers le régime du Kremlin.

NAnovosti Nouvelles d’Israël Nikk.Agency

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