- septembre 25, 2025
- 11:56 pm
- Dans le monde
L’OTAN n’est pas prête à faire face aux menaces croissantes liées à l’utilisation de drones de combat par la Russie.
C’est ce qu’a déclaré l’ancien assistant du secrétaire d’État américain Frank Rose dans une interview au Daily Express US, où il a critiqué l’état de préparation actuel de l’Alliance.
Après les récentes incursions de drones russes dans l’espace aérien de l’OTAN, Rose a noté que l’Alliance reste « non préparée » aux nouvelles tactiques de contre-espionnage employées par le président russe Vladimir Poutine — l’utilisation massive de drones.
Il a souligné que, malgré les actions opérationnelles de la Pologne et de ses alliés contre les attaques, il existe de sérieux « problèmes » avec la préparation de l’OTAN et des États-Unis à de tels défis.
Les États-Unis « un pas en arrière »
L’expert a noté que les États-Unis sont pour l’instant « un pas en arrière » en termes de développement de technologies qui pourraient efficacement contrer la nouvelle réalité militaire et opérationnelle.
« Cela montre que l’OTAN n’est pas prête à faire face à des attaques massives de drones. Ils n’ont tout simplement pas ce niveau de capacités », a noté Rose, qui a précédemment participé à la création de systèmes de défense antimissile en Pologne et en Roumanie.
Il a ajouté que « les États-Unis traînent, ne consacrant pas suffisamment de ressources pour résoudre ce problème, et ne progressent pas assez rapidement. Les essaims de drones changent radicalement les conflits, et nous ne développons pas les technologies nécessaires pour relever ces nouveaux défis ».
Vulnérabilité de l’OTAN
Rose a souligné la nécessité de « nouvelles technologies » capables de contrer les attaques de drones. Il a également noté l’importance d’augmenter l’armement, y compris les missiles de croisière et hypersoniques. Les adversaires de l’Amérique adaptent leurs actions en combinant des attaques de drones avec des frappes utilisant d’autres types d’armements.
Bien que l’OTAN ait 25 ans d’expérience dans le contexte de la défense antimissile, l’initiative « Eastern Sentry » ne peut faire face qu’à des menaces limitées. En cas d’utilisation massive par la Russie de 300-400 drones, cela deviendra le « talon d’Achille » de l’OTAN.
Leçons de l’Ukraine
Selon Rose, l’Ukraine, Israël et d’autres pays s’adaptent avec succès à la nouvelle menace. Il a mentionné les systèmes Patriot et THAAD, qui ont démontré une grande efficacité en abattant plus de 90 % des cibles.
Cependant, Rose a souligné le problème du coût élevé : un drone Shahed coûte 65 000 à 100 000 dollars, tandis qu’un missile intercepteur peut coûter de 300 000 à 1 million de dollars. Il a déclaré la nécessité de développer des technologies plus abordables, telles que les armes à micro-ondes ou les lasers.
« La situation a aussi des aspects positifs : l’Ukraine a appris à protéger efficacement son infrastructure contre les frappes », a-t-il ajouté. « Les États-Unis et l’OTAN doivent étudier comment les Ukrainiens ont adapté leurs capacités face à ces menaces. »
Rose a également souligné que la bureaucratie aux États-Unis entrave une réponse rapide, tandis qu’en Ukraine, l’accent est mis sur l’opérationalité. « Les Ukrainiens voient les menaces, appliquent les capacités, les améliorent et continuent de se développer », a-t-il noté.
On se souvient également de l’avertissement du Premier ministre néerlandais Dick Schoof sur l’inadmissibilité de nouvelles incursions de la Russie dans l’espace aérien de l’OTAN, déclarant la possibilité d’une riposte.
Ces déclarations interviennent sur fond de désaccords parmi les alliés concernant une réaction coordonnée à l’escalade de la part de Moscou.