Ce qui s’est passé. L’administration de Donald Trump a intensifié les contacts diplomatiques mondiaux pour faire échouer la résolution annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU sur la levée de l’embargo américain contre Cuba. L’argument clé est la participation des citoyens cubains à la guerre de la Russie contre l’Ukraine : selon un télégramme interne du Département d’État, jusqu’à 1 000 à 5 000 Cubains combattent aux côtés de Moscou.
Source. Un mémorandum interne du Département d’État du 2 octobre, rapporté par Reuters. Le document indique que «après la Corée du Nord, Cuba est le plus grand fournisseur de combattants étrangers pour l’agression russe».
Ce que dit Washington
Un représentant du Département d’État a déclaré que «le régime cubain n’a pas réussi à protéger ses citoyens de l’utilisation comme pions dans la guerre russo-ukrainienne».
Les missions diplomatiques américaines ont pour tâche de convaincre les partenaires de voter contre la résolution ou, au minimum, de s’abstenir/ne pas voter — toute baisse des votes «pour» est considérée comme un succès pour Washington.
Chiffres et formulations
Éventail des estimations : de 1 000 à 5 000 Cubains sur le front aux côtés de la Russie.
Statut des informations : le Département d’État ne divulgue pas de détails, mais confirme être informé de la participation.
Accent rhétorique des États-Unis : Cuba soutient l’invasion et ne mérite donc pas une «validation symbolique» par la résolution annuelle de l’ONU.
Contexte du vote à l’ONU
La résolution sur la levée de l’embargo contre Cuba passe traditionnellement par une majorité écrasante : en 2024 — 187 votes «pour», «contre» — seulement les États-Unis et Israël.
La Maison Blanche cherche à réduire le soutien de l’Assemblée générale de l’ONU, soulignant le caractère «victimisant» du récit cubain. Cependant, il est important de noter que même si la résolution passe à nouveau, seul le Congrès américain peut lever l’embargo.
Pourquoi c’est important pour l’Ukraine
Front de l’information. La thèse des «mercenaires» renforce l’argumentation de Kiev sur le caractère international de l’agression russe et peut influencer les discussions sur les sanctions et la défense dans les pays du Sud global.
Pression diplomatique. Si Washington parvient à réduire le soutien à Cuba, cela indiquera la volonté de certains États de prendre en compte le facteur ukrainien dans les votes de l’ONU.
Enjeux juridiques et humanitaires. Les histoires de recrutement de citoyens étrangers (par des contrats de travail, des promesses de citoyenneté, des paiements aux familles) entrent dans l’agenda des organisations de défense des droits de l’homme et des médias — cela augmente la visibilité du thème de la guerre contre l’Ukraine.
Tableau du jour : qui et comment peut influencer le résultat
Capitales latino-américaines. Leur vote est crucial pour l’équilibre «pour/contre/s’est abstenu».
Europe et G7. Dans la rhétorique publique, solidaires avec l’Ukraine ; la question est de savoir s’ils sont prêts à soutenir la ligne américaine précisément sur la résolution cubaine.
Pays du Sud global. Bloc hésitant, sensible à l’argument des «sanctions unilatérales», mais réagissant aux faits d’implication de pays tiers dans la guerre.
Et après
Horizon court. Jusqu’au vote à l’Assemblée générale de l’ONU — sprint de lobbying intensif, séries de démarches bilatérales, briefings et consultations «off the record».
Horizon long. Même en cas d’échec de l’effort américain à l’ONU, le thème des «combattants étrangers de la Russie» s’ancrera dans l’agenda diplomatique et médiatique — avec des conséquences pour Cuba, y compris des risques de visa et financiers.
